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Prévention des risques professionnels et activité physique

La prévention des risques est une notion omniprésente dans le monde de l’entreprise mais ses contours demeurent parfois relativement flous dans la tête du dirigeant et des collaborateurs.
Tout d’abord, la prévention désigne l’ensemble des mesures prises pour prévenir un risque, c'est-à-dire pour l'empêcher totalement de survenir, ou, à défaut, pour éviter ses conséquences ou en réduire les effets et la fréquence.
La prévention des risques professionnels regroupe les actions collectives ou individuelles qui évitent l'apparition d'un danger lié au travail effectué ou à son environnement, ou en diminue les impacts.
Un accident ou une maladie professionnelle résulte toujours de causes liées à des facteurs de risques techniques, humains, organisationnels ou de l'incidence conjointe de ces facteurs souvent multiples et interdépendants. L’actualité nous le rappelle, malheureusement, souvent. Fort heureusement, il ne s’agit pas toujours de catastrophes, mais quotidiennement la santé d’une entreprise peut être fragilisée par une prévention trop minime. A contrario, des actions concrètes et efficaces, en ce sens, sont sources de croissance pour l’entreprise car des salariés en sécurité et en bonne santé c’est une structure saine et solide.
La prévention des risques professionnels ne se résume donc pas à l'ensemble de mesures à prendre pour éviter qu'une situation de travail ne se dégrade au point qu'un accident ou une maladie ne survienne.
C’est aussi une attitude individuelle: par exemple, le comportement du collaborateur (méconnaissance ou négligence) a parfois autant d'importance que la stratégie globale et les moyens de prévention et l'implication des employés et de leurs instances représentatives.
Il est donc temps de mettre en place une prévention efficace prenant en compte l’aspect humain, sans se cantonner seulement à l’aspect technique car qu’il est possible d’optimiser la prévention sans susciter un engagement durable et individuel du collaborateur est une illusion. N’est-ce pas ?
C’est dans cette optique qu’est ici esquissée une brève présentation des risques professionnels, en lien avec l’activité physique. Nous verrons que cette dernière joue un rôle crucial pour la santé physique, psychique et mentale de l’individu et la santé d’une entreprise. A contrario, l’inactivité physique génère par contre un facteur de risque de dégradation sanitaire émergeant et majeur et représente un coût non négligeable.
Prévention des risques professionnels : de quoi parle-t-on vraiment ?
Le risque professionnel est une éventualité permanente de toutes les situations de travail, plus ou moins probable et dommageable selon la nature du travail et les conditions dans lesquelles l'activité professionnelle est exercée. Les conséquences éventuelles du risque professionnel peuvent revêtir deux formes : l''accident du travail (AT) ou la maladie professionnelle (MP).
La maladie professionelle, c'est la cause capable de provoquer une lésion ou une atteinte à la santé. Les risques sont évalués selon deux critères : probabilité de l'évènement non souhaité et gravité du dommage causé, par son intensité et/ou son étendue.
Les causes professionnelles sont très diverses et peuvent être relatives à une énergie mal maitrisée (mécanique, électrique, thermique …), des chutes de hauteur, des postures contraignantes, notamment derrière son écran d’ordinateur ou des syndromes du canal carpien avec la mauvaise utilisation de la souris, l'utilisation de produits chimiques, voir des contraintes psychologiques…
Le risque global d'une situation de travail donnée est la sommation de toutes les conséquences des événements non souhaités qu'elle soit susceptible d'engendrer, affectées de leur probabilité.
L'accident de travail, plus rare, est un événement non souhaité et inopiné provoqué lors d'une tâche prescrite, c'est-à-dire survenu dans le cours et par le fait de l'exécution du contrat de travail, et qui produit un dommage corporel (exemples : brûlure, électrisation, lombalgie, fracture d'un membre…).
Qu’est-ce qu’une démarche de prévention ?

Pour prévenir les risques professionnels dans l’entreprise, une démarche de prévention doit être organisée et suivie, avec une planification des actions à mener et avec une évaluation régulière de l’efficacité de ces actions.
Qu’est-ce qu’une démarche de prévention ?
La prévention des risques professionnels recouvre l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, améliorer les conditions de travail et tendre au bien-être au travail.
Une démarche de prévention des risques professionnels se construit en impliquant tous les acteurs concernés et en tenant compte des spécificités de l’entreprise (taille, organisation, implantation géographique…).
Ainsi, pour mettre en place une telle démarche, 9 grands principes généraux énoncés à l’article L. 4121-2 du Code du travail régissent l’organisation de la prévention.
Il convient, pour l’appliquer, d'associer les acteurs internes de l'entreprise à la démarche : instances représentatives du personnel, notamment le CHSCT ou le CSE, s'il existe, le médecin du travail et toute compétence utile dans l'entreprise, y compris les travailleurs eux-mêmes.
Une circulaire du 18 avril 2002 rappelle que la démarche de prévention est un processus dynamique, qui peut se dérouler en 5 grandes étapes :
- préparer la démarche, notamment en sollicitant les ressources internes (CHSCT, CSE, médecin du travail…) et externes (CRAM, MSA, OPPBTP, ANACT, …) ;
- évaluer les risques ;
- élaborer un programme d’action ;
- mettre en œuvre les actions ;
- réévaluer les risques suite aux actions réalisées.
La prévention des risques professionnels ne peut donc être envisagée de manière statique, unilatérale et définitive. En effet, elle doit être construite en tenant compte de l’évolution dans l’entreprise, des facteurs humains, techniques et organisationnels tels que l’embauche de nouveaux salariés, l’acquisition d’équipements, la conception de machines, l’adoption de nouvelles méthodes de travail ou encore les changements de poste.
Mesurer l’efficacité des actions mises en œuvre permet de proposer si nécessaire des solutions correctrices. Le suivi passe par une phase de réflexion collective dans la démarche de prévention.
Si cette phase est ouverte aux salariés, la phase de décision appartient seulement à l’employeur.
La communication sur les décisions prises doit alors compléter la démarche. Cette communication passe par l’information ou la consultation des représentants du personnel.
Santé, sécurité au travail et activités physiques
Les activités physiques au travail restent souvent caractérisées par la pression temporelle, la répétitivité, des niveaux d’efforts et des gestuelles contraintes, soit l'inverse d'une “activité physique préventive de santé”. Malgré les progrès techniques qui permettent d'alléger les tâches les plus dures, l’activité physique au travail reste l’une des principales causes d'accidents du travail, de maladies professionnelles et d’inaptitudes au travail. Elle est souvent à l’origine de fatigue et de douleurs qui dégradent le geste professionnel et la perception de la tâche provoquant des erreurs qui altèrent la qualité du travail, et également des accidents (traumatiques, cardiovasculaires, …) et/ou des atteintes de l’appareil locomoteur (troubles musculosquelettiques des membres (TMS), lombalgies).
Les facteurs qui influencent les risques liés à l’activité physique de travail dépendent de l’individu, de l’environnement physique et psychosocial ainsi que de l’organisation du travail.
Selon le rapport de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) dans son rapport de 2020, même si ces dernières années la tertiarisation a pris le pas sur les activités industrielles et agricoles, la proportion de salariés confrontés à un travail physique reste importante. Ainsi près de 40 % des salariés se disent exposés à au moins une contrainte physique intense.

Les contraintes posturales deux heures ou plus par semaine concernent 20 % des salariés. La position debout ou le piétinement vingt heures ou plus par semaine sont aussi très fréquents
Les atteintes de l’appareil locomoteur, principalement liées aux activités physiques telles que les lombalgies, entorses, luxations et douleurs ou déchirures musculaires représentaient à elles seules 50 % des accidents du travail.
L’absentéisme au travail augmente fortement avec le niveau d’exposition à des contraintes physiques, telles que le port de charges lourdes, les postures pénibles etc.
Les facteurs de risques sont multiples :
L’âge,
Le genre,
Les capacités physiques, état de santé,
L’environnement physique,
L’environnement psychosocial,
L’organisation du travail,
Rythmes biologiques.
Conclusion
La prévention des risques liés à l'activité physique nécessite d’accompagner l'entreprise de s'engager dans une action de prévention, de la construire par la mise en place de moyens, d'outils, d'une méthode efficace et adaptée, de conduire l'action au cours du temps et de l'évaluer à chaque étape de son avancement.
Dans cet objectif, il est indispensable de conserver les activités physiques dynamiques et ludiques qui seront bénéfiques pour la santé physique et mental des collaborateurs en les impliquant dans le processus. C’est un point essentiel à la réussite d’une action de prévention.
Nous le rappelons encore, une action classique de prévention des risques liés à l'activité physique passe par 4 étapes : convaincre, construire, conduire et évaluer.
Accompagné d’un professionnel de la prévention par le sport, l’entreprise aura un partenaire santé privilégié, ce n’est pas un luxe réservé à quelques sociétés mais bien l’affaire de tous !